"Invisible Women: Exposing Data Bias in a World Designed for Men"
- Marie
- 8 mai 2020
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 mai 2020
Pour cette seconde présentation de livre, je vous propose une œuvre écrite par Caroline Criado Perez : “Invisible Women: Exposing Data Bias in a World Designed for Men”. Tout comme pour le premier livre, je vais reprendre quelques passages du livre qu’il me semblait intéressant à partager.

Qui est Caroline Criado Perez ?
Caroline Criado Perez est une journaliste britannique et militante féministe. Elle est née au Brésil en 1984 d’un père brésilien et d’une mère anglaise. Elle travaille dans le marketing numérique pendant quelques années avant de changer d’orientation et de choisir la littérature anglaise. Elle l’étudie en cours du soir, et obtient son diplôme en 2012 à l’Université d’Oxford.
Elle écrit Invisible Women dans le courant de la fin des années 2010, et le livre parait le 7 mars 2019. Elle reçoit la récompense en 2019 du Royal Society Insight Investment Science Book. Invisible Women n’est pas son premier livre. Elle a également écrit “Do It Like a Woman” en 2015, où elle nous explique qu’être une femme signifie être courageuse, prendre des risques et dire ce que l’on pense.

Les femmes invisibles
“Imaginez un monde dans lequel votre téléphone est trop grand pour votre main, dans lequel votre docteur vous prescrit des médicaments qui sont mauvais pour votre corps, dans lequel vous avez 47% de chances supplémentaires d’être blessé lors d’un accident de voiture, dans lequel d’innombrables heures de travail ne sont pas reconnues. Si vous vous sentez visé par ces déclarations, il y a beaucoup de chances que vous soyez une femme.”
C’est avec ce paragraphe choc que débute le livre de Caroline Criado Perez. Le but du livre est de nous montrer, à nous lecteurs, que dans un monde construit par et pour les hommes, nous ignorons systématiquement la moitié de la population, en l’occurrence les femmes, à savoir 3,7 milliards de personnes (chiffre de 2018).
Les femmes travailleuses
Connaissez-vous le pays où il fait bon vivre pour une femme au travail ? L’Islande. C’est le magazine britannique The Economist qui nous l’apprend. Cependant, il faut prendre cette information avec des pincettes. Le magazine parle d’une femme travailleuse, or une femme qui ne travaille pas, ça n’existe pas. En revanche, une femme qui n’est pas payée pour son travail, ça existe.
Dans le monde, 75% de travail non-rémunéré est réalisé par une femme. Elle aura passé en moyenne trois à six heures sur ce travail non-rémunéré, alors que l’homme n’aura passé que 30 minutes à deux heures. Ce déséquilibre grandit au fur et à mesure que les femmes deviennent plus âgées.
Une étude américaine datant de 2010 montre que les femmes scientifiques font 54% des corvées ménagères (faire à manger, laver la maison, faire la vaisselle, etc.), ce qui ajoute 10 heures de travail supplémentaires à leurs soixante heures de travail hebdomadaires. Les hommes, eux, font 27% de ces corvées ménagères.
Dans le reste du monde, 66% du temps de travail des Indiennes est non-rémunéré (12% pour les hommes), les Italiennes ont un total de 61% de travail non-rémunéré (21% pour les hommes) et en France, le pourcentage de travail non-rémunéré chez les femmes est 57%, et 38% pour les hommes. Ici, lorsque nous faisons allusion au “travail non-rémunéré”, nous additionnons toutes les sortes de travail (tâches ménagères, carrière, etc).
Les femmes et le mythe de la méritocratie
Ce n’est évidemment plus une surprise si je vous apprends que le domaine des STEM (sciences, technologie, ingénierie, mathématiques) est dominé par des hommes blancs, issus des classes sociales moyennes et élevées. C’est dans ce domaine d’études que le mythe de la méritocratie est le plus répandu.
Tout d’abord, je vous propose une petite piqûre de rappel : qu’est-ce que la méritocratie ? Le dictionnaire Larousse la définit comme ceci : “Système dans lequel le mérite détermine la hiérarchie”. Cette définition signifie que toute personne méritante devrait se trouver au sommet du pouvoir, contrairement aux autres qui se retrouveraient au plus bas de l’échelle. Si tout ceci reste abstrait, je vous propose cette illustration, que vous avez certainement déjà vue, qui représente bien ce qu’est la méritocratie.
Reprenons. Le mythe de la méritocratie atteint son paroxysme dans l’industrie informatique américaine. D’après une étude de 2016, le critère le plus important lors d’un entretien d’embauche est de savoir si la personne est compétente. Avoir un même nombre d’employés féminins et masculins n’arrive qu’à la septième position.
Plus de 40% des femmes quittent leur travail dans des industries technologiques, comparé à 17% chez les hommes. Elles ne quittent pas parce qu’elles n’aiment pas leur travail, bien au contraire. Les raisons principales sont les conditions de travail, le comportement de leurs managers et le sentiment de ne pas avancer dans leur carrière.
Une fois de plus, nous découvrons que le domaine des STEM est le plus défavorisé en termes d’effectif féminin. Ce n’est plus une nouvelle information, et nous l’avons bien compris au cours des parutions d’articles. Le livre de Caroline Criado Perez nous fait prendre conscience qu’il est temps de faire quelque chose afin de remédier à cette injustice féminine.
Sources :
“Invisible Women: Exposing Data Bias in a World Designed For Men”, de Caroline Criado-Perez
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