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Interview d'une programmeuse actuelle : Muriel Welsch

Aujourd’hui, je vous propose une interview d’une programmeuse qui se trouve actuellement dans le métier. Elle s’appelle Muriel Welsch et elle est analyste-programmeuse depuis presque 30 ans. Je vous laisse découvrir son parcours ainsi que son ressenti sur la féminité dans la programmation.


Au vu des circonstances actuelles, l’interview n’a pas été filmée comme je l’aurais souhaité. Je lui ai envoyé un fichier PDF contenant les questions et elle y a gentiment répondu. 


Photo de Muriel Welsch

Interviewer, Marie : Pourriez-vous vous présenter ?


Muriel Welsch : Je m’appelle Muriel Welsch et ai bientôt 50 ans. J’ai 30 ans d’expérience dans le domaine de l’IT. Pendant mes 11 premières années, j’ai été analyste programmeuse pour un logiciel de courtage en assurance et j’utilisais le COBOL (article sur la créatrice du COBOL ici). Ensuite, et ce depuis 19 ans, je suis analyste programmeuse pour un logiciel pour une compagnie d’assurance où j’utilise le PL1. 


Quel est votre parcours scolaire ?


J’ai tout d’abord entrepris des études en humanités générales de 1982 à 1988. Tout de suite après, je me suis dirigée vers un graduat en informatique jusque 1990. Le graduat est passé de deux à trois ans en 1991.


En quelle année avez-vous obtenu votre diplôme ?


J’ai donc obtenu mon diplôme en juin 1990. En juillet, j’ai travaillé là où j’avais réalisé mon mémoire et en août, j’ai commencé dans la société de gestion de logiciel de courtage.


Quel était le pourcentage / le nombre de femmes présentes avec vous lors de vos études ?


En 1988, l’INPRES ouvre une section informatique de gestion à Verviers. Nous étions une vingtaine d’étudiants, dont 3 filles, moi comprise. En 1989, nous avons continué le cursus à Seraing. Nous étions plus de filles, mais le changement était tellement grand que j’ai eu du mal à m’intégrer. Je ne me souviens pas de tout le monde.


Aviez-vous des professeures féminines ? 


Je me souviens des professeures féminines de COBOL et de dBase pour ce qui est des cours de programmation. J’avais également des professeures d’anglais et de compta.


Pourquoi vous êtes-vous tournée vers ce domaine d’études ? Qu’est-ce qui vous a le plus plu dans la programmation ?


Je suis quelqu’un de logique, rigoureuse et introvertie. Je n’avais pas eu d’ordinateur avant mon inscription au graduat d’informatique de gestion. J’hésitais entre la comptabilité et l’informatique. La proximité de l’école par rapport à mon domicile, avec l’ouverture de la section à Verviers, a fait pencher la balance vers l’informatique. J’ai rapidement trouvé mes marques dans ce domaine. Ce qui me plait vraiment, c’est la diversité de ce métier. 


Vous êtes-vous déjà sentie inférieure à un homme dans le cadre de vos études ?


Notre métier se féminise petit à petit, heureusement. Avec l’âge et l’expérience, je suis de plus en plus respectée par mes condisciples. Nous devons être meilleures pour être reconnue comme égale à l’homme constamment. Je me souviens de mon premier contrat de travail. Les femmes étaient assimilées aux vendeurs et pour ces personnes, l’épargne pension n’était accessible qu’à partir de 26 ans, tandis que l’accès était direct pour les hommes. J’étais également la première femme analyste-programmeuse dans l’entreprise. À un moment dans ma carrière, j’ai souhaité travailler en 4/5, ce qui m’a été accordé par mes employeurs. Aujourd’hui, cette possibilité devient fortement répandue et certains de mes jeunes collègues masculins y ont également recours. Personnellement, je vois du changement positif, comme le management qui se féminise peu à peu.


Avez-vous déjà reçu quelconques remarques lorsque vous apprenez à quelqu’un que vous travaillez dans le secteur de la programmation ?


Je n’ai jamais eu aucune remarque sur les études de programmation.


Connaissez-vous une programmeuse célèbre ?


Non, je n’en connais aucune.


Avez-vous des collègues programmeuses féminines ?


J’ai effectivement des collègues programmeuses. Dans mon entreprise actuelle, nous sommes 1 femme pour 6 hommes (service de comptabilité et ressources humaines compris). Au niveau système, les femmes sont très peu représentées. Le métier d’analyse n’attire plus beaucoup de monde.


Depuis combien de temps exercez-vous le métier de programmeuse ?


Je suis programmeuse depuis bientôt 30 ans. Ce que j’aime dans mon métier, c’est la diversité. Je dois avouer que je n’aime pas le hardware et d’ailleurs, je n’y connais pas grand-chose. J’apprécie beaucoup la programmation, l’analyse technique, l’analyse fonctionnelle et le contact avec le client.


Vous sentez-vous inférieure, supérieure, ou sur le même pied d’égalité par rapport à vos compères masculins (pas obligé qu’ils travaillent dans la même société que vous) ?


Je ne sais pas si la misogynie que j’ai rencontrée tout au long de ma carrière est liée à la profession de programmeuse ou si elle provient d’autre part. 



Quelles sont, selon vous, les qualités principales recherchées chez des programmeuses ?


Rigoureuse, logique, perspicace, fiable, autonome et surtout persévérante.

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